Nous nous sommes rencontrés à Fribourg (novembre 2016)

Olivier Lateltin: Pierre, comment pouvons-nous en tant que géologues développer le lobbying politique?
Update politique pour CHGEOL.
Effort de la base vers le haut: Je recommande de développer un réflexe mesuré et modéré, mais efficace, de communication très synthétique des membres vers leur hiérarchie de ce qu’est CHGEOL. Je pense là principalement aux employés de services cantonaux et fédéraux, dont les chefs sont aussi de fiat des élus. Ces derniers doivent à termes savoir ce que sont et ce que font les géologues. Ils doivent en connaître l’association faîtière et idéalement, le cas échéant en faire un partenaire de discussion.
Effort du comité central vers les élus: Toujours de manière mesurée, car les élus ont des agendas très chargés, je recommande de passer des éléments d’information clés aux élus des chambres, que nous connaissons et qui acceptent de revoir des brèves infos de nous,  avant et durant les sessions.
Lorsque CHGEOL prend position sur des révisions de lois, il peut, en gardant sa neutralité, demander les points d evue des parlementaires, toujours de manières brève et succincte, car leur avis nous importe beaucoup, même si nous évitons en tant que spécialiste d’avoir une position polarisée.
De plus il faut en profiter, s’ils ont des questions envers nous, pour y répondre au mieux et le plus neutre possible. Cela développe l’intérêt mutuel et la visibilité du métier et de l’association.

Pierre, raconte-nous un peu ton parcours professionnel?
Mon parcours est un des plus atypiques.
Après mon master (à l’époque 1985 « diplôme ») de géologue à l’université de Fribourg sur les Préalpes médianes plastique de la Sarine à l’Hongrin, j’ai pratiqué une demi-année comme géologue indépendant à Sion.
Puis une opportunité d’ingénieur trainee à Ciba-Geigy Monthey, m’a permis de me lancer dans l’informatique. Le principale souvenir y est la réalisation seul d’un système de gestion et de simulation thermodynamique des fours à déchets spéciaux, thème encore d’actualité et qui m’a ouvert dans sa complexité au monde de l’informatique-télécommunications et des diverses branches clientes.
Ainsi j’ai servi en interne et en externe comme freelance pour des groupes comme ASCOM, Schindler, SWISSCOM, Noser, etc., ceci en tant que développeur, project manager, key account manager.
En cours d’emploi j’ai fait la formation de software-ingénieur ETS à l’école d’ingénieur de Berne, avec un travail final pour Michel Disly au laboratoire de mécanique des sols à l’EPFL. Ce qui m’a amené deux an plus tard à remplir un mandat pour l’EPFL pour la base de données des forage GEOBA, où j’ai pu réaliser des fonctions GIS et bases de données à références spatiales dans mon métier d’origine, ceci bien avant qu’arrivent les GIS et projets standards cantonaux e nationaux que l’on connait à l’heure actuelle.
En 20012 j’ai achevé une formation à la HES de BE en gestion d’entreprise et un EMBA en 2008.
Jusqu’en 2009 j’ai donc principalement œuvré dans l’ICT appliquée à diverses branches.
Après un soutien de modélisation de site pollués pour l’IGAR et une année à la source dans la prospection et forages pour eaux potables et minérale pour mon ami Yvan Mandia, GACM, j’ai fias le pas de prendre la responsabilité du secteur de surveillance du marché du travail depuis 2012. Mon team assure l’observation et le contrôle des agences de placements, du travail au noir, des mesures d’accompagnements pour la libre circulation, et autres missions spécifiques.
Pour la commission CSI-EME de Swiss Engineering, j’ai la chance de compter sur 15 experts de toute la Suisse et plusieurs branches pour établir des prises de position sur les révisions de loi et ordonnances, des publications, des projets sur demande d’organismes principalement publics comme l’OFEN.
Principalement pour la commission CSI EME de swiss engineering et pour un volet plus humanitaire je maintiens mes connaissances, comme récemment avec des formations en géothermie et WATSAN au CHYN et technologies PAC sur VD et FR.

Pierre, qu’est-ce que tu trouves passionnant dans ta profession?
Je n’ai guère voyagé, mais que ce soit en Suisse, en Afrique, en Chine, au Brésil, je n’ai besoin d’aucune infrastructure touristique, grâce à la géologie quelques regards sur le sol, les eaux, les constructions en pierres naturelles, les mines, les minéraux, …tout déclenche un intérêt très particulier et une envie de comprendre, l’origine, l’évolution, … Le côté prospecteur est aussi assez captivant.

Pierre, quels projets communs vois-tu dans le futur?
Du point de vue du Marché du travail, je pense qu’il est important de faire connaître les métiers des géosciences, principalement le géologue et les différentes spécialités. Pour mes collègues et amis, voire pour le politique c’est un regard peu clair, parfois une ignorance totale. Seuls les axes portés par les médias sont partiellement connus, comme les dangers naturels suite à des catastrophes d’ici ou d’ailleurs. Le SECO, responsable du domaine du marché du travail devrait être adressé pour intégrer nos métiers dans les domaines du chômage et plus positifs des programmes d’infrastructure et d’investissements nationaux et internationaux (analogues ou comparables à la DDC).
Du point de vue de swiss engineering (SE), il y a notamment les ingénieurs civils, qui nous connaissent bien. De plus certaines sections ont bénéficié de conférences de nos spécialistes en géothermie notamment, d’autres ont visité le Mont Terri …
Je pense qu’il faut promouvoir des soirées conférences et autres événements en commun. La région BernPlus de SE collabore par exemple avec l’EPFL alumni de la région de Berne.

Quel rapport entre ta fonction de chef de la surveillance du marché du travail et la géologie?
Les géologues sont partie de ce marché du travail. Ils sont indépendants, employés, entrepreneurs, détachés de l’étranger, demandeurs d’emploi. Ils ne bénéficient pas de gro lobbys doivent, comme moi, s’intégrer dans des projets pluridisciplinaires. Ma formation de base m’a donné l’ouverture et l’analyse systémique pour mon passé dans l’informatique et télécommunication ainsi que dans ma fonction actuelle. L’analyse des risques, la pesée des intérêts et la décision multicritères sont facilitées par cette formation. De plus l’expérience notamment en forages pour l’eau potable m’a permis de vivre des chantiers, qui sont un des secteurs que mon équipe et nos partenaires doivent surveiller. Ceci donne une meilleure compréhension de la réalité

Pierre, tu es membre du CHGEOL, souhaites-tu rajouter quelques mots pour la newsletter
CHGEOL est le point de rassemblement indispensable pour les géologues de différentes spécialités et provenances. Les publications, événements de types comme le symposium du Gurten regroupent tout ce qui m’intéresse au niveau de la matière, des intervenants, des participants

Pierre, que fais-tu pour ton life – work – balance?
Je ne gère pas parfaitement ce point. Je cherche l’optimum entre le job, la commission, et surtout encore un espace pour mes enfants, même si une petite distance géographique rend les rencontres moins fréquentes. Pour moi chaque instant de divertissement doit être apprécié au mieux.

Pierre, où seras-tu dans 10 ans?
Peut-être ici, peut-être en Afrique, un peu en Amérique du Sud.

….le vin, du rouge ou du blanc, du Valais ou d’ailleurs?
Je ne bois plus d’alcool, mais fait toujours la promotion en priorité des vins valaisans, comme originaire de ce beau canto. Je me laisserai alors plutôt tenter par un « Fresspäckli » de Simplon-Dorf, notre lieu d’origine commun.

Pierre, où te conduira le prochain voyage?
J’espère bientôt retournée en RDC et y découvrir les régions volcaniques et quelques zones minières, analogues à celle que j’ai pu apprécier à Minas Gerais au Brésil, avec certes d’autres conditions

Je propose Jean-Bernard Joye pour la prochaine interview:
Comment ancrer et faire mieux connaître le métier de géologue dans l’industrie (ressources, eau, énergie, …), matériaux, …, environnement, responsabilité sociale? Il en est le conseiller, mais trop rarement l’insider ou le manager.


Steckbrief

Pierre Escher
Chef de la surveillance du marché du travail
Direction de l’économie et de l’emploi DEE
Boulevard de Pérolles 25
C.P. 1350, 1701 Fribourg
Pierre.escher@fr.ch

Président de la commission interdisciplinaire Energie – Mobilité – Environnement
Swiss Engineering STV UTS ATS
Weinbergstrasse 41
8006 Zürich
Pierre.escher@my.swissengineering.ch
+41 79 934 97 88